Et si soulager l’eczéma commençait dans votre assiette ?

Une peau qui gratte, qui tiraille, qui réagit à tout… et si votre alimentation y était pour quelque chose ?

De plus en plus de personnes, adultes comme enfants, sont concernées par l’eczéma : aujourd’hui, jusqu’à 20% des enfants et 7% des adultes sont touchés dans les pays industrialisés.

Si cette affection cutanée n’est pas grave en soi, elle peut devenir source de gêne et de mal-être, surtout quand les plaques sont visibles ou douloureuses. 

Démangeaisons, rougeurs, sécheresse extrême, parfois suintements ou surinfections bactériennes : les symptômes peuvent fortement impacter la qualité de vie. Heureusement, des gestes simples, à commencer dans l’assiette, peuvent vous aider à apaiser les poussées.

Eczéma atopique ou eczéma de contact : bien comprendre les différences

Sous le terme d’eczéma se cachent deux réalités : d’un côté, l’eczéma de contact, de l’autre, la dermatite atopique. Le premier est une réaction ponctuelle provoquée par un contact direct avec une substance irritante ou allergène – comme un produit ménager ou un parfum. Dès lors que l’agent déclencheur est identifié et évité, les lésions disparaissent rapidement.

La dermatite atopique, quant à elle, est une affection chronique, avec une prédisposition génétique et une barrière cutanée plus fragile. Cela permet à des allergènes de pénétrer plus facilement dans l’épiderme, stimulant ainsi le système immunitaire et déclenchant les fameuses crises inflammatoires. 

Dans les deux cas, l’inflammation est au cœur du problème, d’où l’intérêt de miser sur une alimentation anti-inflammatoire.

Une alimentation anti-inflammatoire pour apaiser les crises

Vous l’aurez compris : tout ce qui favorise l’inflammation est à éviter. Commencez par fuir les aliments transformés. Plats préparés, biscuits industriels, snacks : ces produits contiennent souvent des additifs, des conservateurs ou des exhausteurs de goût qui irritent l’organisme. Préférez les aliments frais, bruts et si possible bio.

Côté glucides, tournez-vous vers ceux à index glycémique bas ou modéré : ils permettent d’éviter les pics de glycémie, qui entretiennent l’inflammation. Choisissez du sucre complet plutôt que du sucre blanc, des farines semi-complètes ou intégrales, et pensez à les associer à des fibres (légumes, fruits, céréales complètes) qui ralentissent l’absorption des sucres. Cuisiner "al dente" vos pâtes et votre riz est également un bon réflexe.

Pour les lipides, limitez les acides gras saturés et faites aussi la part belle aux oméga-3 (huile de colza, de cameline ou de lin). Attention, ces dernières sont fragiles : consommez-les rapidement après ouverture et conservez-les au frais.

Les antioxydants sont aussi vos alliés : fruits rouges, grenade, légumes crucifères (comme le brocoli ou le chou kale), mais aussi cresson, roquette ou radis, sont à intégrer régulièrement dans vos menus.

Feuilles de chou kale sur fond blanc


Nourrir la peau de l’intérieur avec les bons acides gras

Votre barrière cutanée, déjà fragilisée par l’eczéma, a besoin d’être renforcée. Les acides gras essentiels – oméga-3 mais aussi oméga-6 – sont nécessaires à la souplesse et à l’hydratation de la peau. Associez-les à des sources de zinc, de sélénium et de vitamine C, des nutriments clés pour une peau plus résistante. Pensez aux oléagineux, aux agrumes, au persil, aux poivrons ou encore aux fruits exotiques.

Et n’oubliez pas de vous hydrater suffisamment chaque jour : comme une plante, votre peau manque vite d’eau si vous ne buvez pas assez.

Hygiène de vie : les petits gestes qui font la différence pour limiter l'eczema

Outre l’alimentation, quelques habitudes peuvent vraiment vous aider. Choisissez des vêtements doux, comme le coton, et évitez les textiles irritants. Côté hygiène, tournez-vous vers des soins lavants surgras sans savon, et utilisez des lessives sans parfum ni agents allergisants.

Pour apaiser la peau entre deux poussées, les hydrolats (camomille romaine, lavande, rose de mai) sont de précieux alliés. Vous pouvez les appliquer directement sur la peau ou les ajouter à votre bain.

Ce que dit la science sur les nutriments clés

Certaines études commencent à établir des liens entre l’alimentation et l’eczéma. L’huile d’olive, par exemple, pourrait améliorer les symptômes chez certains patients. Les carences en zinc et en sélénium semblent également associées à des poussées plus fréquentes ou intenses. Bien qu’il faille encore confirmer ces résultats, ces éléments méritent votre attention.

Et si votre flore intestinale avait aussi un rôle à jouer ?

Le microbiote intestinal est au cœur de nombreuses recherches sur les maladies inflammatoires, dont l’eczéma. Une flore déséquilibrée peut aggraver la perméabilité intestinale et laisser passer des particules indésirables dans le sang. Cela active le système immunitaire, et peut provoquer ou renforcer l’inflammation cutanée.

Pour prendre soin de vos bonnes bactéries, pensez à consommer des fibres prébiotiques, des aliments lactofermentés et à faire des cures ponctuelles de probiotiques.

Des aliments à éviter (et à tester)

Certains aliments sont connus pour leur potentiel allergène. Si vous souffrez d’eczéma atopique chronique, soyez vigilant avec les produits laitiers, le gluten, les fruits exotiques, les œufs, les fruits à coque ou encore les crevettes. 

Un test chez l’allergologue ou une éviction temporaire d’un mois peuvent vous aider à identifier les coupables.

Vue de haut amandes et noix dans un verre sur une surface en bois clair

Les intolérances alimentaires, plus difficiles à diagnostiquer, peuvent aussi être en cause. Même si les tests IgG restent controversés, vous pouvez tester vous-même en supprimant certains aliments quelques semaines pour observer les effets sur votre peau.

Prenez soin de votre peau

Votre peau vous parle, et parfois elle crie. Lui répondre avec douceur, patience et cohérence commence souvent par ce que vous mettez dans votre assiette. Une alimentation adaptée ne fera peut-être pas tout, mais elle peut clairement soulager, renforcer et prévenir. 

Au fil des jours, vous offrez à votre organisme les ressources nécessaires pour retrouver une peau plus confortable… et une vie plus sereine.

Et si vos douleurs articulaires étaient liées à votre microbiote ?